René Magritte. Golconde. 1953 |
Et la pensée pleut sur le monde
comme les restes d’un filet décimé
dont les mailles ne parviennent pas à se rejoindre.
Il pleut dans la pensée.
Et la pensée déborde et pleut dans le monde,
comblant depuis le centre tous les récipients,
jusqu’aux plus grands et plus scellés.
Il pleut sous la pensée
Et la pensée pleut sous le monde,
effaçant les soubassements des choses,
pour fonder à nouveau
l’habitation de l’homme et de la vie.
Il pleut sans la pensée
Et la pensée
continue de pleuvoir sans le monde,
continue de pleuvoir sans la pluie,
continue de pleuvoir. "
Roberto Juarroz
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire